Midi Libre – Juillet 2018

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Midi Libre

Juillet 2018

En 2009, trois passionnés achètent une vigne à Nébian pour donner naissance à la Grange des copains.
L’aventure a débuté en 2009 pour Julien, Cyril et Jérémie avec l’achat de 25 ares de syrah à Nébian. Un vrai confetti. Une vieille vigne destinée à la cave coopérative et vouée à l’arrachage, que le propriétaire espérait bien transmettre. « Le viticulteur ne voulait pas voir sa vigne arrachée, se souvient Cyril. Elle était trop petite et trop isolée pour lui. Mais pour nous, c’était ce qu’il nous fallait pour démarrer, une parcelle pas trop chère. »
 
C’est dans un hebdomadaire local de petites annonces qu’elle a été dénichée. Depuis quelque temps, les trois amis parlaient de faire leur propre vin. « Un vin de copains, de tous les jours, convivial et pas excessif en prix », raconte Julien.
Le nom de la bouteille a été pris comme un clin d’œil au domaine emblématique d’Aniane. « On avait eu l’occasion de boire une bouteille de la Grange des pères tous les trois. Ça a toujours été un peu un rêve, un vin mythique, que l’on ne peut pas s’offrir tous les jours. Nous, nous allions faire justement la Grange des copains, un vin que l’on ouvre entre potes, quand on veut », explique Jérémy.
L’effet bouche-à-oreille
Le Savoyard, le Toulousain et le Bourguignon sont tous les trois dans la profession. Julien Jean et Jérémy Waszak sont régisseurs, le premier du château Saint-Jean d’Aumières à Gignac et le second de la Grande sieste à Aniane. Cyril Borderies est responsable d’une concession de machines agricole à Servian.
Pour leur première vinification, ce sont seulement 1 400 bouteilles, 100 % syrah, qui ont été produites. Aujourd’hui, les trois vignerons ont six parcelles acquises une par une, pour 2 ha donnant près de 10 000 bouteilles. « Au départ, tout était vendu aux amis et à la famille. On ne fait aucun salon, tout est écoulé par le bouche-à-oreille. On vend à un copain, puis à son cousin et au copain du cousin… On part en week-end avec 30 cartons dans la voiture pour livrer, avec les enfants et ma femme », raconte Julien.
Les cavistes sont aussi leurs meilleurs commerciaux. « Ils nous distribuent bien et nous ouvrent beaucoup de portes, des restaurants comme la Maison de Petit Pierre à Béziers, la Maison de la Lozère ou Terminal#1 à Montpellier », confie-t-il encore.
Nos employeurs sont aussi des clients. Ils voient que nous sommes passionnés et notre engagement leur plaît
Les trois vignerons portent un soin particulier à leurs vignes en restant « à leur écoute ». « On sait aujourd’hui comment elles réagissent. »
Le mildiou, qui a fait des ravages cette année, n’a engendré que peu de dégâts dans leurs parcelles. Les tâches sont réparties à trois, dans les vignes, au chai et à l’administratif, à tour de rôle. « En plus de notre travail toute la semaine, c’est beaucoup de week-ends passés pour la Grange des copains », explique Cyril.
La vinification se fait dans une partie de cave louée à un domaine, le gros matériel étant pris à façon. « C’est comme ça que l’on a pu grandir. Mais les choses sont carrées. On a notre travail dans lequel nous sommes beaucoup investis et puis, il y a la Grange des copains. »
Une situation que leurs employeurs comprennent. « Ce sont aussi des clients. Ils voient que nous sommes passionnés et notre engagement leur plaît. »
La mosaïque de terroirs et de cépages est finalement un avantage, permettant les assemblages. « ça nous tiendrait à cœur bien sûr d’avoir un bout de cave à nous. Mais ce serait un bien trop gros investissement. Je crois beaucoup à la mise en commun de cave et de matériel pour des petits vignerons. C’est un bon concept », précise Julien.
 
Après un rosé et un rouge La Grange des copains, la cuvée à trois mains est née en 2013. Un rouge élevé un an en barrique. « Un vin beaucoup plus concentré et taillé pour la garde », affirme Jérémy.

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